Elliott Carter a développé un style musical basé sur des polyrythmes géants, ou un certain événement musical, un accord sec et fort par exemple, revient à intervalle réguliers, pendant qu’un autre événement musical, différent, revient aussi à intervalles réguliers mais sur une durée différente. Carter construit toute une structure temporelle et musicale emboîtée, et en déduit aussi une rhétorique, tel instrument, par exemple, se voit attribué un rythme récurrent, certaines notes/accords particuliers, et un caractère expressif bien particulier, le transformant en personnage dramatique, dialoguant avec les autres autres sur une structure complexe mais solidement charpentée.
J’ai repris à mon compte un principe générale similaire, mais simplifié et à plus petite échelle. Ici, c’est plutôt l’exemple de Ligeti qui me guide, toutes proportions gardées.
Le plus évident est le la en octaves, au début de chaque mesures à la main gauche du premier piano. La main droite du « another piano » joue un intervalle de quartes sur six temps.
Les deux autres voie sont plus irrégulières, mais répondent tout de même à un certain « cahier des charges ». Le tout forme une sorte de mécanisme boiteux, un peu rocailleux et instable. La base harmonique est faite de quartes justes et de septièmes mineures matinées de chromatismes.
Danse de salon est une pièce pour piano assez simple : un ostinato à 3 temps à la main gauche (une sorte de sicilienne ou de sarabande accélérée), et une mélodie fantasque (mais rythmiquement précise !) à la main droite.
Le titre est une sorte de petit jeu de mot. Les danses de salons sont un ensemble de danses de couples (valses, mazurkas, rumba, fox-trot,…). Mais j’ai ici employé l’expression dans un sens littéral.
Imaginez dans un appartement d’un immeuble de banlieue, alors que tous les grands sont sortis, un/e enfant ou un/une ado se met à danser seul/e lorsque la télé cesse d’être vraiment intéressante (cela vient vite quand l’après midi se fait longue et terne).
La danse s’enflamme un peu, voire beaucoup, mais retombe dans la tranquillité. Il y a une sorte de détermination calme et brutale dans cette œuvre, pas de mièvrerie, pas de sécheresse.
Il est toujours délicat de classer sa propre musique, on en vient souvent à caricaturer ses propres recherches artistiques en détruisant un certain nombre de nuances. néanmoins, un peu de clarté peut aider.
Il y aura dans ce classement 4 grandes catégories : avant-garde, moderne, néoclassique, pseudo-pop.
Avant-garde : dont le langage se rapproche des avant-gardes (post 1945) européennes, nord-américaines, etc… issues par filiation ou rébellion de l’héritage classique européen. Quelques exemples : Pierre Boulez, John Cage, Karlheinz Stockhausen, Morton Feldman, Sofia Gubaidulina, Igor Stravinsky, Gyorgy Ligeti, Betsy Jolas, Galina Ustvolskaya, Pascal Dusapin, Phillipe Manoury, Michael Dougherty, Ruth Crawford Seeger, Olga Neuwirth, Liza Lim, Claude leroux, Bernard Cavanna, Toru Takemitsu, Yoshihisa Taïra, Earle Brown, Steve Reich, Philip Glass, Thierry Pécou, Gérard Pesson, John Adams, Bunita Marcus, Helmut Lachenmann, Samuel Andreyev, Isan Yung, Franghiz Ali-Zadeh, Brice pauset, Wolfgang Rihm, Xu Yi, Iannis Xenakis,etc…
Moderne : dont le langage se rapproche des avant-gardes (1890 à 1945) européennes, nord-américaines, etc… issues par filiation ou rébellion de l’héritage classique européen. Quelques exemples : Claude Debussy, Maurice Ravel, Lili Boulanger, Erik Satie, Ottorino Respighi, Igor Stravinsky, Arnold Schoenberg, Alban Berg, Anton Webern, Paul Hindemith, Bela Bartok, Charles Ives, Gustav Mahler, Edgar Varèse, Francis Poulenc, Arthur Honegger, Darius Milhaud, John Adams, Germaine Tailleferre, Benjamin Britten, Sergei Prokofiev, Dmitri Schostakovitch, etc…
Néoclassique : dont le langage constitue une ré-exploration de techniques et d’esthétiques passées, généralement autour d’une harmonie tonale, et d’une structure musicale à base de thèmes mélodiques accompagnés par des accords, dans une volonté de limiter le degré d’innovation artistique proposé au public. Quelques exemples : Igor Stravinsky, Francis Poulenc, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Germaine Tailleferre, Benjamin Britten, Sergei Prokofiev, Dmitri Schostakovitch, Paul Hindemith, Arnold Schoenberg, Alban Berg, Ottorino Respighi, Nicolas Bacri, Guillaume Conesson, Thierry Escaich, Philippe Hersant, Olivier Greif, Alfred Schnittke, Philip Glass, John Williams, Nino Rota,etc…
Pseudo-pop (terme inventé par moi-même, donc soumis à évolutions probables !) : langage utilisant le vocabulaire et la syntaxe des musiques pop des années 1960 à 2000, mais avec des éléments stylistiques et des structures étrangères issues des courants classiques cités plus-haut. Quelques exemples : Jérôme Naulais, Philip Glass, Takashi Yoshimatsu, Laurie Anderson (difficile à classer ceci dit), John Adams, Andrew Lloyd-Weber, Guillaume Conesson, etc…
Avant-Garde
Brévitude
Canon ad libitum
Fantaisie Mécanique
Hex Abrupto
…ma non troppo
Orchidées
Deux Pages pour S.
Stable
String Quartet No.0
Toccatine No.1
Toccatine No.2
Trailer Origins
Triosätz No.1
Very Short Pieces 1
Very Short Pieces 2
Moderne
17, Place du Trocadéro
Danse champêtre
5 Fragments
L’Inaltérable Gigue Cathartique des Frondaisons Urbaines
Le texte ci-dessous est le brouillon d’un article Wikipédia que j’ai créé dans le courant du mois de février 2020. Yvette Grimaud est une pianiste et ethnomusicologue française ayant au moins deux titres de gloire : elle a créé les premières grands partitions pour piano de Pierre Boulez et elle a collecté un grand nombre de chants traditionnels géorgiens. Il me semblait injuste qu’elle n’ait pas un article Wikipédia permettant de connaître son rôle dans la musique du XXème siècle, mais hélas, aucun ouvrage n’étant consacré à sa vie ou son travail, pas même un simple article, ce brouillon n’est probablement pas admissible sur l’encyclopédie collaborative en ligne. Donc, en attendant, je le partage ici !
Yvette Grimaud (1920- ) est une pianiste et ethnomusicologue française, connue pour avoir créé plusieurs œuvres importantes de l’avant-garde musicale européenne de la fin des années 1940 au début des années 1960.
Né en 1920, Yvette Grimaud a étudié avec Olivier Messiaen. Elle le rencontre en 1938 par l’intermédiaire de Maurice et Ginette Martenot, et commence à suivre des cours privés avec lui au sein d’un petit groupe d’élèves connu sous le nom « les flèches » comprenant Serge Nigg, Jean-Louis Martinet, Yvonne Loriod, Françoise Aubut, Claude Prior et plus tard Maurice Le Roux. Les cours se tiennent une fois par mois dans l’appartement d’un ami de Messiaen, Guy-Bernard Delapierre[1],[2]. C’est entre autres au sein de ces cours que Grimaud rencontrera diverses personnalités de la scène musicale française, et notamment Pierre Boulez, dont elle sera la collaboratrice pendant environ une dizaine d’année. Bien que le détail de cette collaboration soit peu connu, c’est à celle-ci que l’on doit l’essentiel de la notoriété de Grimaud au sein du milieu musical français et européen.
Devenu élève au Conservatoire de Paris, Grimaud obtient un premier prix en 1941 au Concours d’harmonie[3]
Carrière artistique
Carrière d’interprète
Yvette Grimaud a joué un rôle significatif dans le développement des musiques d’avant-garde européennes après la Seconde guerre mondiale en assumant la création de plusieurs œuvres phares de ces courants musicaux.
Elle a créé plusieurs partitions importantes de Pierre Boulez[4] : les Douze Notations[5] et la Première Sonate (version révisée, la première version ayant été jouée en privé par le compositeur) en 1946[6], la Deuxième Sonate en 1950[7]. Elle a par ailleurs créé les Trois Psalmodies (retirées du catalogue) en 1945[8], et participé à la création partielle des Structures pour deux pianos (section Ia) en 1952 avec Yvonne Loriod[9](d’autres sources indiquent que la section Ic aurait également été créée à cette occasion)[10].
Hors de ses liens avec les premières œuvres de Boulez, on peut relever les événements notables suivants : elle a tenue la partie de célesta pour la création des Trois Petites Liturgies de la Présence Divine d’Olivier Messiaen, le 21 avril 1945[11] et a également créé la Sonate n°1 de Serge Nigg le 1 janvier 1943[12], et la Sonate n°1 d’André Jolivet le 27 janvier 1947, pour les deux occasions à l’ École Normale de Musique de Paris[13].
Enfin, elle a participé aux côtés de Gisèle Peyron, Mady Sauvageot, Lili Fabrègue, Yvonne Loriod, Pierre Boulez et Serge Nigg à un concert monographique consacré aux œuvres d’Ivan Wyschnegradsky, le 11 novembre 1945 à la salle Chopin-Pleyel de Paris, concert qui comprenait plusieurs créations[14].
Son style de jeu a suscité des commentaires ambivalents, Claude Helffer complimente son « style », mais considère qu’elle manquait de sonorité[15]. Pierre Boulez a durement critiqué le manque de puissance et d’agressivité de son jeu dans l’interprétation de la Deuxième Sonate.
Sa carrière d’interprète ne semble pas s’être développée par la suite, et elle en vient finalement à se tourner vers l’ethnomusicologie[15].
Outre son activité de pianiste, elle joue un rôle d’influence en présentant des découvertes musicales à d’autres musiciens. Ainsi, elle a présenté le système de Notation de Nicolas Oboukhov[16] à Pierre Boulez, et fait rencontrer à ce dernier, la soprano Mady Humbert-Sauvageot par qui il a pu découvrir les musiques traditionnelles d’Asie qui influencent alors fortement son langage[17].
Compositions
En l’état des informations disponibles, la musique de Grimaud est totalement inconnue au disque, et n’est pas éditée. Pierre Boulez a néanmoins évoqué dans une interview qu’elle avait fait usage des quarts de tons dans certaines de ses œuvres[18], ce que confirme Ivan Wyschnegradsky[14]. L’absence d’un catalogue officiel, et l’inexistence de toutes recherches sur les sources primaires rendent très difficile l’établissement d’une liste de compositions et d’autres travaux.
Œuvres recensées par la BNF
1940Sonnet (sur la Mort de Marie) pour soprano, mezzo-soprano, voix d’alto, flûte et violon[19]
Grimaud assure un cours d’ethnomusicologie à l’Université Paris VIII en 1973-74[24], et est la première professeure dans cette matière au sein du CNSM de Lyon[15],[25].
Travail sur les chants géorgiens
Yvette Grimaud entre en contact avec le Professeur Grigol Chkhikvadze, et, au terme d’une longue correspondance, effectue en 1967 avec lui un travail de collecte de plusieurs centaines de chants traditionnels sur l’ensemble du territoire géorgien[26][27][28]
Ouvrages et articles
Chants de vérité : legs du monde oral, Volume 1 et 2, Paris, Pro Musica, 1993[29] Musique vocale géorgienne, Bedi Kartlisa, [revue de kartvélologie](?), vol. 35, Paris, 1977, pp 51-72[30][28][31]
Étude analytique de la danse « Choma » des Bochimans ! Kung, Les Colloques de Wégimont : Ethnomusicologie 3[32]
↑ Yvette Grimaud, Préludes. 1944. piano, 10 avril 1944 (lire en ligne)
↑ Y GRIMAUD, « Université de Paris VII (Faculté des Sciences). Cours d’Ethnomusicologie de Mme Yvette Grimaud (1973-1974) », Université de Paris VII (Faculté des Sciences). Cours d’Ethnomusicologie de Mme Yvette Grimaud (1973-1974), vol. 33, 1975, p. 285–287 (lire en ligne, consulté le 16 février 2020)
↑ Revenir plus haut en : a et b Y GRIMAUD, « Musique vocale géorgienne (Europe orientale). Documents sonores recueillis et enregistrés en Géorgie », Musique vocale géorgienne (Europe orientale). Documents sonores recueillis et enregistrés en Géorgie, vol. 35, 1977, p. 51–72 (lire en ligne, consulté le 16 février 2020)
Ce que cette phrase implique dans mon rapport aux autres et dans mes actes au quotidien est immense, complexe. Qui plus est, il s’agit là d’une expérience à laquelle je ne peux échapper.
Et c’est ce qui me pousse à créer ce blog comme un espace d’échange. De ma part, je peux y proposer un certain nombre de réflexions sur la musique et les musiques. Pour tout ceux qui pourraient être intéressés, cela donne un moyen d’accéder et de réagir à ces réflexions.
Work in Progress
Ce blog évoluera au jour le jour, en fonction de mon travail et de mes découvertes, et des réactions de ceux qui auront la gentillesse de le lire.