Le texte ci-dessous est le brouillon d’un article Wikipédia que j’ai créé dans le courant du mois de février 2020. Yvette Grimaud est une pianiste et ethnomusicologue française ayant au moins deux titres de gloire : elle a créé les premières grands partitions pour piano de Pierre Boulez et elle a collecté un grand nombre de chants traditionnels géorgiens. Il me semblait injuste qu’elle n’ait pas un article Wikipédia permettant de connaître son rôle dans la musique du XXème siècle, mais hélas, aucun ouvrage n’étant consacré à sa vie ou son travail, pas même un simple article, ce brouillon n’est probablement pas admissible sur l’encyclopédie collaborative en ligne. Donc, en attendant, je le partage ici !
Yvette Grimaud (1920- ) est une pianiste et ethnomusicologue française, connue pour avoir créé plusieurs œuvres importantes de l’avant-garde musicale européenne de la fin des années 1940 au début des années 1960.
Sommaire
Jeunesse et études
Né en 1920, Yvette Grimaud a étudié avec Olivier Messiaen. Elle le rencontre en 1938 par l’intermédiaire de Maurice et Ginette Martenot, et commence à suivre des cours privés avec lui au sein d’un petit groupe d’élèves connu sous le nom “les flèches” comprenant Serge Nigg, Jean-Louis Martinet, Yvonne Loriod, Françoise Aubut, Claude Prior et plus tard Maurice Le Roux. Les cours se tiennent une fois par mois dans l’appartement d’un ami de Messiaen, Guy-Bernard Delapierre[1],[2]. C’est entre autres au sein de ces cours que Grimaud rencontrera diverses personnalités de la scène musicale française, et notamment Pierre Boulez, dont elle sera la collaboratrice pendant environ une dizaine d’année. Bien que le détail de cette collaboration soit peu connu, c’est à celle-ci que l’on doit l’essentiel de la notoriété de Grimaud au sein du milieu musical français et européen.
Devenu élève au Conservatoire de Paris, Grimaud obtient un premier prix en 1941 au Concours d’harmonie[3]
Carrière artistique
Carrière d’interprète
Yvette Grimaud a joué un rôle significatif dans le développement des musiques d’avant-garde européennes après la Seconde guerre mondiale en assumant la création de plusieurs œuvres phares de ces courants musicaux.
Elle a créé plusieurs partitions importantes de Pierre Boulez[4] : les Douze Notations[5] et la Première Sonate (version révisée, la première version ayant été jouée en privé par le compositeur) en 1946[6], la Deuxième Sonate en 1950[7]. Elle a par ailleurs créé les Trois Psalmodies (retirées du catalogue) en 1945[8], et participé à la création partielle des Structures pour deux pianos (section Ia) en 1952 avec Yvonne Loriod[9](d’autres sources indiquent que la section Ic aurait également été créée à cette occasion)[10].
Hors de ses liens avec les premières œuvres de Boulez, on peut relever les événements notables suivants : elle a tenue la partie de célesta pour la création des Trois Petites Liturgies de la Présence Divine d’Olivier Messiaen, le 21 avril 1945[11] et a également créé la Sonate n°1 de Serge Nigg le 1 janvier 1943[12], et la Sonate n°1 d’André Jolivet le 27 janvier 1947, pour les deux occasions à l’ École Normale de Musique de Paris[13].
Enfin, elle a participé aux côtés de Gisèle Peyron, Mady Sauvageot, Lili Fabrègue, Yvonne Loriod, Pierre Boulez et Serge Nigg à un concert monographique consacré aux œuvres d’Ivan Wyschnegradsky, le 11 novembre 1945 à la salle Chopin-Pleyel de Paris, concert qui comprenait plusieurs créations[14].
Son style de jeu a suscité des commentaires ambivalents, Claude Helffer complimente son “style”, mais considère qu’elle manquait de sonorité[15]. Pierre Boulez a durement critiqué le manque de puissance et d’agressivité de son jeu dans l’interprétation de la Deuxième Sonate.
Sa carrière d’interprète ne semble pas s’être développée par la suite, et elle en vient finalement à se tourner vers l’ethnomusicologie[15].
Outre son activité de pianiste, elle joue un rôle d’influence en présentant des découvertes musicales à d’autres musiciens. Ainsi, elle a présenté le système de Notation de Nicolas Oboukhov[16] à Pierre Boulez, et fait rencontrer à ce dernier, la soprano Mady Humbert-Sauvageot par qui il a pu découvrir les musiques traditionnelles d’Asie qui influencent alors fortement son langage[17].
Compositions
En l’état des informations disponibles, la musique de Grimaud est totalement inconnue au disque, et n’est pas éditée. Pierre Boulez a néanmoins évoqué dans une interview qu’elle avait fait usage des quarts de tons dans certaines de ses œuvres[18], ce que confirme Ivan Wyschnegradsky[14]. L’absence d’un catalogue officiel, et l’inexistence de toutes recherches sur les sources primaires rendent très difficile l’établissement d’une liste de compositions et d’autres travaux.
Œuvres recensées par la BNF
1940 Sonnet (sur la Mort de Marie) pour soprano, mezzo-soprano, voix d’alto, flûte et violon[19]
1942 Préludes 1942 pour piano[20]
1943 Trois poèmes extraits des rites des tribus du Haut-Abanga[21]
1944 Yassaq[22]
1944 Préludes 1944 pour piano[23]
Œuvres citées dans divers ouvrages relatifs à la musique
1949 Chants[14]
Ethnomusicologie
Grimaud assure un cours d’ethnomusicologie à l’Université Paris VIII en 1973-74[24], et est la première professeure dans cette matière au sein du CNSM de Lyon[15],[25].
Travail sur les chants géorgiens
Yvette Grimaud entre en contact avec le Professeur Grigol Chkhikvadze, et, au terme d’une longue correspondance, effectue en 1967 avec lui un travail de collecte de plusieurs centaines de chants traditionnels sur l’ensemble du territoire géorgien[26][27][28]
Ouvrages et articles
Chants de vérité : legs du monde oral, Volume 1 et 2, Paris, Pro Musica, 1993[29]
Musique vocale géorgienne, Bedi Kartlisa, [revue de kartvélologie](?), vol. 35, Paris, 1977, pp 51-72[30][28][31]
Étude analytique de la danse « Choma » des Bochimans ! Kung, Les Colloques de Wégimont : Ethnomusicologie 3[32]
Références
- ↑ Hill, Peter, 1948- … et Kayas, Lucie., Olivier Messiaen, Fayard, impr. 2007 (ISBN 978-2-213-62978-0 et 2-213-62978-1, OCLC 470602733, lire en ligne), p.172-173
- ↑ Merlin, Christian, 1964-, Pierre Boulez, Fayard, 2019 (ISBN 978-2-213-70492-0 et 2-213-70492-9, OCLC 1126281923, lire en ligne), p.27
- ↑ Dingle, Christopher Philip, editor. Fallon, Robert, 1967- editor., Messiaen perspectives (ISBN 978-1-4094-2695-0, 1-4094-2695-5 et 978-1-4724-1515-8, OCLC 869433265, lire en ligne)
- ↑ Merlin, Christian, 1964-, Pierre Boulez, Fayard, 2019 (ISBN 978-2-213-70492-0 et 2-213-70492-9, OCLC 1126281923, lire en ligne)
- ↑ « Douze notations, Pierre Boulez », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Première sonate, Pierre Boulez », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Première sonate, Pierre Boulez », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Trois Psalmodies, Pierre Boulez », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Structures pour deux pianos, Pierre Boulez », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ Merlin, Christian, 1964-, Pierre Boulez, Fayard, 2019, 615 p. (ISBN 978-2-213-70492-0 et 2-213-70492-9, OCLC 1126281923, lire en ligne), p.93
- ↑ Hill, Peter, 1948- … et Kayas, Lucie., Olivier Messiaen, Fayard, impr. 2007 (ISBN 978-2-213-62978-0 et 2-213-62978-1, OCLC 470602733, lire en ligne), pp.182-184
- ↑ « Sonate n° 1, Serge Nigg », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Sonate n°1, André Jolivet », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ Revenir plus haut en : a b et c Ivan Wyschnegradsky ; textes réunis, présentés et annotés par Pascale Criton ; traduction du russe par Michèle Kahn, Libération du son : écrits, 1916-1979, Symétrie, dl 2013 (ISBN 978-2-914373-64-7 et 2-914373-64-3, OCLC 878617639, lire en ligne), pp.263-264, 368, 389, 393
- ↑ Revenir plus haut en : a b et c Merlin, Christian, 1964-, Pierre Boulez, Fayard, 2019 (ISBN 978-2-213-70492-0 et 2-213-70492-9, OCLC 1126281923, lire en ligne), p.35
- ↑ Merlin, Christian, 1964-, Pierre Boulez, Fayard, 2019, 615 p. (ISBN 978-2-213-70492-0 et 2-213-70492-9, OCLC 1126281923, lire en ligne), p.30
- ↑ « Boulez et le gagaku », sur Philharmonie de Paris (consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Entretien avec Pierre Boulez ; Les années d’apprentissages (1942-1946) », sur www.musicologie.org (consulté le 16 février 2020)
- ↑ Yvette Grimaud, Sonnet (sur la mort de Marie). soprano, mezzo-soprano, alto (voix), flûte et violon, 5 mars 1940 (lire en ligne)
- ↑ Yvette Grimaud, Préludes. 1942. piano, 1942 (lire en ligne)
- ↑ Yvette Grimaud, Trois poèmes extraits des rites des tribus du Haut-Abanga, septembre 1943 (lire en ligne)
- ↑ Yvette Grimaud, Yassaq, juillet 1944 (lire en ligne)
- ↑ Yvette Grimaud, Préludes. 1944. piano, 10 avril 1944 (lire en ligne)
- ↑ Y GRIMAUD, « Université de Paris VII (Faculté des Sciences). Cours d’Ethnomusicologie de Mme Yvette Grimaud (1973-1974) », Université de Paris VII (Faculté des Sciences). Cours d’Ethnomusicologie de Mme Yvette Grimaud (1973-1974), vol. 33, 1975, p. 285–287 (lire en ligne, consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Robert Pascal », sur brahms.ircam.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ « Présentation du livre audio ” Grimaud et les chants géorgiens” | Institut français de Géorgie », sur institutfrancais.ge (consulté le 16 février 2020)
- ↑ (en-US) « Yvette Grimaud and Georgia – International Research Center for Traditional Polyphony » (consulté le 16 février 2020)
- ↑ Revenir plus haut en : a et b Y GRIMAUD, « Musique vocale géorgienne (Europe orientale). Documents sonores recueillis et enregistrés en Géorgie », Musique vocale géorgienne (Europe orientale). Documents sonores recueillis et enregistrés en Géorgie, vol. 35, 1977, p. 51–72 (lire en ligne, consulté le 16 février 2020)
- ↑ Yvette Grimaud, Chants de vérité: legs du monde oral, Pro Musica, 1993 (ISBN 978-2-940022-00-7, lire en ligne)
- ↑ « Montmartre aux Artistes : Yvette Grimaud, écrivain – musicien », sur montmartrebear.free.fr (consulté le 16 février 2020)
- ↑ Yvette Grimaud, Musique vocale géorgienne (Europe orientale): Bedi Kartlisa = Revue de kartvélologie, CNRS, 1977 (lire en ligne)
- ↑ Colloques de Wégimont (1958-1960 : Liège), Les Colloques de Wégimont., Les belles lettres, 1964 (OCLC 780837561, lire en ligne), pp. 171-183
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